Bernard Mahiou, quels objectifs vous êtes-vous fixés à la tête du pôle de compétitivité Capenergies ?
Nous venons de signer avec l’Etat et la Région PACA le nouveau contrat de performance de Capenergies pour la période 2013-2018. Il a évolué et est à présent organisé selon trois domaines d’activité stratégiques : le premier concerne l’efficacité énergétique à la fois dans le domaine des transports, du bâtiment et de l’industrie, et là il y a un travail considérable à opérer.
Le deuxième axe porte sur les systèmes énergétiques insulaires et les zones isolées, sachant qu’il y a un lien très fort entre ces deux thèmes. Nous avons par exemple travaillé sur l’alimentation de zones reculées de l’intérieur de la Guyane ou de l’Île de la Réunion, avec des écarts sur les hauteurs dépourvues de réseau électrique. Des moyens localisés ont été mis en place pour la production d’électricité, comme c’est souvent le cas pour des refuges de haute montagne, en métropole ou en Corse. Pour faire face aux contraintes économiques, liées à l’installation de lignes électriques, nous développons des solutions à base d’énergies renouvelables ou d’hydrolien mais aussi de couplage entre de l’éolien et du stockage, dans le respect de l’environnement... Enfin, troisième champ d’activité stratégique : les énergies décarbonées qui englobent les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire avec la fusion et la fission.
Quelle est la plus-value du pôle de compétitivité pour des territoires comme la Corse et leurs entreprises ?
Capenergies a pour mission d’encourager l’innovation par une mise en relation entre universités, écoles d’ingénieur, grandes entreprises, TPE-PME. Notre objectif consiste également à permettre aux entreprises de trouver des débouchés. Les idées peuvent naître du monde académique et être portées par une start-up ou une PME. Nous cherchons à accompagner ce type d’interaction public/privé. Une fois que le produit entre en phase de développement, nous étudions de quelle manière il peut faire l’objet de démonstrateurs et s’ouvrir à de nouveaux marchés. En ce sens, la mise en relation avec les grands groupes est décisive. La démarche de Capenergies repose par ailleurs sur la collaboration d’EDF et du CEA qui sont tous deux spécialisés dans le domaine de l’énergie. Nous proposons ainsi des actions visant à promouvoir toutes les idées des PME vis-à-vis de ces grands groupes, en lien étroit avec l’ADEC pour la Région Corse. Cela passe par des labellisations de produits et de projets ou par l’accès à des guichets de financements. En la matière, le pôle collabore avec des spécialistes afin de réaliser des levées de fonds permettant d’accompagner ces entreprises et de donner à chacune d’entre elles les meilleures chances d’améliorer leur projet et d’être par exemple éligibles au Fonds Unique Interministériel, aux aides de l’Agence Nationale de la Recherche ou à tout autre dispositif de financement type Investissements d’Avenir…
Quel rôle la Corse joue-t-elle au sein de Capenergies ?
La Corse apporte énormément au pôle de par son caractère insulaire. Nous travaillons à l’élaboration de solutions répondant aux problématiques et spécificités énergétiques des îles, avec notamment le concours du réseau Îlenergies. Il est question de pallier les difficultés qui naissent dans ces territoires en matière de gestion des systèmes électriques et, en particulier, de gestion des énergies renouvelables intermittentes. Nous misons ainsi en Corse sur le développement du photovoltaïque puisque nous arrivons à la limite d’intégration de ce type d’ENR. Lorsqu’une énergie est très fluctuante, le fait que l’on puisse perdre, en l’espace de 20 minutes, plus de la moitié voire ¾ de la puissance, pose un problème aux gestionnaires du système électrique ; ce qui n’est pas le cas lorsque le système électrique est interconnecté. En ce sens, nous privilégions la prédiction sur la production (exemple : la veille pour le lendemain ou une heure à deux heures avant la consommation), le stockage et le lissage des énergies renouvelables, sachant que l’ensemble de ces actions se développera en premier lieu dans les systèmes insulaires dont la Corse qui à ce titre apporte une plus-value au pôle grâce aux projets d’expérimentation menés sur son territoire comme la plateforme Myrte et Paglia-Orba.
Et par la suite, ces solutions auront une utilité déterminante dans notre travail sur des systèmes électriques davantage interconnectés, en France métropolitaine et plus largement en Europe. Dans les territoires insulaires, l’électricité est beaucoup plus chère à produire qu’en métropole, et la solidarité nationale en matière d’électricité permet de proposer le même prix à un client corse qu’à un client parisien ; l’écart étant compensé par une subvention, particulièrement importante, que l’on appelle la CSPE (Compensation des Services Publics de l’Electricité, ndlr). Aussi, tout kilowattheure économisé dans ces territoires a une valeur de diminution de cette prise en charge de l’Etat. D’autre part, il est possible de valoriser des actions d’efficacité énergétique du fait notamment qu’elles aient une plus grande portée dans les territoires insulaires qu’en métropole. Ces îles sont véritablement des laboratoires d’innovation dans le domaine de l’efficacité énergétique, notamment dans le domaine de la rénovation de l’habitat où la Corse va devoir faire face à un chantier important et porteurs d’emplois à conditions d’y être bien préparée, ou sur le plan du lissage des ENR intermittentes pour faciliter l’intégration des énergies très fluctuantes dans un mix énergétique…
Quel regard portez-vous sur l’action du volet Corse de Capenergies ?
En sa qualité de membre-fondateur, aux côtés d’EDF et du CEA, l’ADEC joue un rôle stratégique de premier plan dans la vie de Capenergies. Depuis l’origine, il est important pour le pôle de compétitivité de pouvoir s’appuyer sur des territoires comme la Corse, où les problématiques énergétiques sont beaucoup plus complexes et cruciales que sur le territoire continental. Aussi, le fait de travailler sur des projets, visant à améliorer la production et la fourniture d’électricité dans ces régions, est source d’attractivité pour Capenergies et a permis de développer de nouvelles solutions dont certaines qui n’auraient pu voir le jour sans la participation active de la Corse. Notre objectif consiste à présent à favoriser davantage l’emploi, conformément à la nouvelle feuille de route des pôles de compétitivité. Il s’agit, en effet, de passer de l’usine à idées à l’usine à produits. Cela se traduit par une recherche de débouchés pour accompagner des entreprises métropolitaines dans leur développement en Corse, ou des entreprises corses vers des marchés plus larges que celui de l’île. C’est un véritable enjeu…
Nous venons de signer avec l’Etat et la Région PACA le nouveau contrat de performance de Capenergies pour la période 2013-2018. Il a évolué et est à présent organisé selon trois domaines d’activité stratégiques : le premier concerne l’efficacité énergétique à la fois dans le domaine des transports, du bâtiment et de l’industrie, et là il y a un travail considérable à opérer.
Le deuxième axe porte sur les systèmes énergétiques insulaires et les zones isolées, sachant qu’il y a un lien très fort entre ces deux thèmes. Nous avons par exemple travaillé sur l’alimentation de zones reculées de l’intérieur de la Guyane ou de l’Île de la Réunion, avec des écarts sur les hauteurs dépourvues de réseau électrique. Des moyens localisés ont été mis en place pour la production d’électricité, comme c’est souvent le cas pour des refuges de haute montagne, en métropole ou en Corse. Pour faire face aux contraintes économiques, liées à l’installation de lignes électriques, nous développons des solutions à base d’énergies renouvelables ou d’hydrolien mais aussi de couplage entre de l’éolien et du stockage, dans le respect de l’environnement... Enfin, troisième champ d’activité stratégique : les énergies décarbonées qui englobent les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire avec la fusion et la fission.
Quelle est la plus-value du pôle de compétitivité pour des territoires comme la Corse et leurs entreprises ?
Capenergies a pour mission d’encourager l’innovation par une mise en relation entre universités, écoles d’ingénieur, grandes entreprises, TPE-PME. Notre objectif consiste également à permettre aux entreprises de trouver des débouchés. Les idées peuvent naître du monde académique et être portées par une start-up ou une PME. Nous cherchons à accompagner ce type d’interaction public/privé. Une fois que le produit entre en phase de développement, nous étudions de quelle manière il peut faire l’objet de démonstrateurs et s’ouvrir à de nouveaux marchés. En ce sens, la mise en relation avec les grands groupes est décisive. La démarche de Capenergies repose par ailleurs sur la collaboration d’EDF et du CEA qui sont tous deux spécialisés dans le domaine de l’énergie. Nous proposons ainsi des actions visant à promouvoir toutes les idées des PME vis-à-vis de ces grands groupes, en lien étroit avec l’ADEC pour la Région Corse. Cela passe par des labellisations de produits et de projets ou par l’accès à des guichets de financements. En la matière, le pôle collabore avec des spécialistes afin de réaliser des levées de fonds permettant d’accompagner ces entreprises et de donner à chacune d’entre elles les meilleures chances d’améliorer leur projet et d’être par exemple éligibles au Fonds Unique Interministériel, aux aides de l’Agence Nationale de la Recherche ou à tout autre dispositif de financement type Investissements d’Avenir…
Quel rôle la Corse joue-t-elle au sein de Capenergies ?
La Corse apporte énormément au pôle de par son caractère insulaire. Nous travaillons à l’élaboration de solutions répondant aux problématiques et spécificités énergétiques des îles, avec notamment le concours du réseau Îlenergies. Il est question de pallier les difficultés qui naissent dans ces territoires en matière de gestion des systèmes électriques et, en particulier, de gestion des énergies renouvelables intermittentes. Nous misons ainsi en Corse sur le développement du photovoltaïque puisque nous arrivons à la limite d’intégration de ce type d’ENR. Lorsqu’une énergie est très fluctuante, le fait que l’on puisse perdre, en l’espace de 20 minutes, plus de la moitié voire ¾ de la puissance, pose un problème aux gestionnaires du système électrique ; ce qui n’est pas le cas lorsque le système électrique est interconnecté. En ce sens, nous privilégions la prédiction sur la production (exemple : la veille pour le lendemain ou une heure à deux heures avant la consommation), le stockage et le lissage des énergies renouvelables, sachant que l’ensemble de ces actions se développera en premier lieu dans les systèmes insulaires dont la Corse qui à ce titre apporte une plus-value au pôle grâce aux projets d’expérimentation menés sur son territoire comme la plateforme Myrte et Paglia-Orba.
Et par la suite, ces solutions auront une utilité déterminante dans notre travail sur des systèmes électriques davantage interconnectés, en France métropolitaine et plus largement en Europe. Dans les territoires insulaires, l’électricité est beaucoup plus chère à produire qu’en métropole, et la solidarité nationale en matière d’électricité permet de proposer le même prix à un client corse qu’à un client parisien ; l’écart étant compensé par une subvention, particulièrement importante, que l’on appelle la CSPE (Compensation des Services Publics de l’Electricité, ndlr). Aussi, tout kilowattheure économisé dans ces territoires a une valeur de diminution de cette prise en charge de l’Etat. D’autre part, il est possible de valoriser des actions d’efficacité énergétique du fait notamment qu’elles aient une plus grande portée dans les territoires insulaires qu’en métropole. Ces îles sont véritablement des laboratoires d’innovation dans le domaine de l’efficacité énergétique, notamment dans le domaine de la rénovation de l’habitat où la Corse va devoir faire face à un chantier important et porteurs d’emplois à conditions d’y être bien préparée, ou sur le plan du lissage des ENR intermittentes pour faciliter l’intégration des énergies très fluctuantes dans un mix énergétique…
Quel regard portez-vous sur l’action du volet Corse de Capenergies ?
En sa qualité de membre-fondateur, aux côtés d’EDF et du CEA, l’ADEC joue un rôle stratégique de premier plan dans la vie de Capenergies. Depuis l’origine, il est important pour le pôle de compétitivité de pouvoir s’appuyer sur des territoires comme la Corse, où les problématiques énergétiques sont beaucoup plus complexes et cruciales que sur le territoire continental. Aussi, le fait de travailler sur des projets, visant à améliorer la production et la fourniture d’électricité dans ces régions, est source d’attractivité pour Capenergies et a permis de développer de nouvelles solutions dont certaines qui n’auraient pu voir le jour sans la participation active de la Corse. Notre objectif consiste à présent à favoriser davantage l’emploi, conformément à la nouvelle feuille de route des pôles de compétitivité. Il s’agit, en effet, de passer de l’usine à idées à l’usine à produits. Cela se traduit par une recherche de débouchés pour accompagner des entreprises métropolitaines dans leur développement en Corse, ou des entreprises corses vers des marchés plus larges que celui de l’île. C’est un véritable enjeu…